La lecture, ce n'est pas que dans les livres.
Enquête sur les pratiques de lecture
Le 22 janvier 2015, aura lieu la journée d'étude sur les dispositifs de lecture savante, nous avons donc décidé de mener une enquête auprès d’un large public, afin d’en comprendre les habitudes de lecture. Pour cela, nous avons élaboré puis diffusé un questionnaire sur des réseaux sociaux ainsi que des forums. En voici les apports.
Tout d’abord, il est important de dire que sur 107 répondants, la moitié (54) sont des étudiants. Ces derniers évoluent très majoritairement dans un domaine littéraire. Cela peut s’expliquer par le sujet donné (“ Vous et vos pratiques de lecture”), les personnes ayant répondu au questionnaire étant des volontaires.
Les 53 autres répondants, non étudiants, pourraient également avoir répondu car ils ont un intérêt signifiant pour la lecture. D’ailleurs à la question: « Quelle place occupe la lecture dans votre activité ? », ils sont 16 à répondre qu’elle a une place « très importante », et 24 qu’elle a une place « importante ».
On constate avec cette étude qu'il y a une véritable différence entre les pratiques d'une lecture plaisir et celle d'une lecture liée a de l'apprentissage. On peut identifier deux formes de lecture dont une pourrait s'assimiler à une lecture “savante”. La lecture savante implique des lieux spécifiques où la concentration et la prise de note sont facilitées, comme le bureau ou la bibliothèque. Une certaine atmosphère de travail est nécessaire à cette forme de lecture qui contraste avec la lecture plaisir, cette dernière impliquant un environnement confortable d'où la prédominance de lieux comme le canapé ou le lit. La lecture savante est d’ailleurs très liée à la lecture professionnelle ou étudiante, puisque 90 personnes interrogées disent prendre des notes pour ce type de lecture,et seulement 16 mentionnent la prise de notes lors de leurs lectures personnelles. Mais cela suppose d’assimiler lecture savante et lecture impliquant une prise de note.
L'arrivée des nouvelles technologies a considérablement changé les manières de pratiquer la lecture. Si le support papier reste largement préféré lors des lectures personnelles (pour 88 personnes), l'électronique est légèrement privilégié lors des lectures professionnelles et étudiantes. Mais pour ce qui est de la prise de notes, le papier domine. En effet, 84 personnes utilisent ce support; il incite à la synthèse car on ne peut tout retranscrire sur le papier contrairement à l'ordinateur.
La prise de note à même le document ainsi que la création de fiches à partir de celui-ci restent les principaux moyens utilisés. Les principales techniques d’annotation sont le surlignement et les notes dans la marge. La prise de note à même le document est une pratique qui aide à la mémorisation et favorise une relecture allant plus à l'essence du document, tout en étant contextualisé, ce qui se différencie de la simple prise de note sur une fiche.
Les nouvelles technologies présentent tout de même certains avantages exprimés par les membres de notre panel, notamment la capacité de se corriger facilement et de sauvegarder son travail à tout moment. Ceux qui préfèrent prendre des notes sur ordinateur se contentent toutefois d'une simple utilisation de traitement de texte pour la majeure partie d'entre eux. De plus, les applications dédiées sont très peu utilisées, cela montre que malgré les évolutions permises par la technologie, notre panel reste attaché aux méthodes classiques.
Les prises de notes les plus utilisées sont : reprendre en abrégé les mots du texte, et reformuler avec ses propres mots des éléments importants du document. Ces pratiques témoignent d'une prise de note plutôt passive qui ne cherche pas à enrichir le document (apports, appréciations...) mais plutôt à le résumer facilement, à sélectionner l’essentiel pour en faciliter la mémorisation. Cette observation peut être confirmée par le fait que les principaux éléments retenus par le panel lors de la lecture d'un document restent les citations et les définitions, au détriment des passages non compris.
Les notes apparaissent principalement comme un moyen de mieux apprendre et mieux retenir l'essence d'un document. Elles sont en effet davantage utilisées dans une optique de simple apprentissage (80% du panel mentionnent cet objectif), que dans un optique de réécriture (mentionné par 28% du panel), ou encore de discussions ou débats (mentionné par un quart du panel).
Cela est renforcé par le fait que peu de personnes du panel affirment partager leurs notes sur des plate-formes dédiées : les solutions interactives des nouvelles technologies et du web 2.0 restent encore peu sollicitées pour ce qui est des notes. Celles-ci qui demeurent personnelles et liées à une volonté d'apprentissage individuel.
Pour conclure, nous notons que 63% du panel pense qu’il faut distinguer une lecture savante d’une lecture plaisir, contre 32% pour lesquels cela n’est pas pertinent (5% des personnes interrogées ne se prononçant pas). La majorité fait donc une distinction entre les deux, et nous l’avons constaté avec la différence de supports, d’habitudes et de lieux qu’implique chaque type de lecture.
